Allé zou on attaque le sujet!
Considérons pour simplifier qu’un voilier pivote sur un axe passant par son mat (en réalité il passe par le centre anti-dérive des parties immergées, oui ça ce complique un peu, ceci dit allez lire sur le sujet, beaucoup de finesse à assimiler, et une compréhension plus large bien entendu).
Toutes les forces en avant du mat le font abattre, toutes les forces en arrière le font loffer. Donc là c’est très simple à comprendre j’augmente la forces en avant, il abat ; en arrière, il loffe.
Avant d’aborder le fonctionnement des voiles proprement dit, un dernier « détail », il existe un autre moyen de jouer sur cet équilibre : c’est en modifiant la quête du mat. Plus je l’incline en avant plus il va abattre, en arrière il loffe. Nous ne l’aborderons pas d’avantage ici, et pourtant il y a aussi à dire car cela joue sur le cap, le soulagement de la carène, etc.!
Revenons aux voiles : Toujours dans l’esprit de faire simple, mais pas simpliste, l’on peut considérer sans trop s’éloigner de la vérité que pour régler le potentiel énergie d’une voile l’on joue sur :
1 : son creux/profil
2 : son incidence
3 : sa chute
1.1 Une voile plate manquera de puissance (couple pour un motoriste), mais permettra d’aller plus vite. La relance est plus difficile en sortie de virement, mais les vitesses cibles sont plus hautes en théorie une fois le bateau lancé. Plan d’eau calme sans clapot.
1.2 Une voile creuse a plus de puissance, relance donc vite en sortie de virement de par son creux, mais ce dernier lui donne d’avantage de trainée (frein), et diminue donc les vitesses cibles en pleine vitesse. Plan d’eau clapoteux.
Ces données sont valables en gros du travers au prés car les voiles travaillent en flux laminaire, pour le largue au vent arrière, c’est différent, on travaille en poussée, en flux perturbé. Dans ce dernier cas les voiles creuses sont préférables. On parle de VRC, pas de multicoques aux vitesses bien plus hautes, eux sont quasiment toujours en flux laminaire car ils créent leur propre vent, mais là n’est pas le sujet !
Le vent apparent, vent vitesse, vent réel est aussi une notion à connaître, même en VRC où les vitesses atteintes sont faibles, mais une autre fois, il faut bien mettre des limites à ce topo ! Toute façon pour ceux qui veulent savoir allez lire, vite !!!« Départ ds 2 minutes… »
2.1 : Le meilleur angle en flux laminaire est celui qui précède le fasseyement de la voile le long de son guindant. Choquez toujours au maximum les vecteurs sont mieux orientés dans le sens de la marche, c’est physique. La présence des penons (la littérature en parle, et de leur indications si certains le veulent nous pourrons aussi le faire, mais moins bien qu’un livre !) permet de le visualiser bien avant le fasseyement, donc plus finement d’où leur intérêt : ils rendent visuel les flux, et signalent tout décrochement (flux perturbé) perte de vitesse sur l’intrados, et ou l’extrados. Si vous bordez trop vous cassez le flux laminaire et passez en flux perturbé. Le bateau se « scotch » et gîte exagérément sans pouvoir accélérer, il se trouve comme bridé. Choquez pour raccrocher les filets d’air bordel ! Oups pardon ! A vos penons !
2.2 : En poussée, flux perturbé, le meilleur angle est grosso modo la bôme perpendiculaire à la direction du vent, inutile de lire les penons, nous ne sommes plus en flux laminaire, mais en flux perturbé de fait ils n’indiquent plus rien d’exploitable. La meilleure voile pour ces allures est le spi voile très creuse par excellence. Nous ne parlons pas des spi asymétriques, gennaker qui travaillent plutôt en flux laminaire pour les plus plats, mais qui ne fonctionnent réellement que pour des bateaux capables de dépasser leur vitesse de carène (planer). Donc vraiment pas pour nous !
3 :La chute comme dans les histoires elle est à la fin, et il ne faut pas la rater ! Ne l’oubliez donc jamais dans vos réglages, c’est LE réglage.
3.1 :Même si nos modèles sont plutôt petits, il faut retenir que le vent qui touche le haut de la voile n’a pas le même angle qu’en bas, loi physique. Il est toujours plus favorable en haut, on dit adonnant, d’où les chutes qui vues de l’arrière sont vrillés le haut de la voile étant plus ouvert que le bas afin de toujours présenter le meilleur angle (incidence) au vent rencontré.
3.2 :De plus la chute permet aussi de réguler les surpuissances, dans certain moment on la fait « dégueuler » afin que la puissance s’échappe du haut de la voile, c’est une sorte de soupape, très exploitée sur les GV à corne en plus de la surface gagnée bien entendu.
3.3 Suivant son incidence, et le vrillage de sa chute la voile d’avant s’accorde avec la grande voile. Si elle referme trop elle vient perturber la grande voile en lui renvoyant un air trop dévié (qui n’est pas « parallèle» à celui de la GV). Le voilà le couloir voile d’avant/GV il règle l’incidence de la voile d’avant au mieux pour favoriser un écoulement « fluide ».
3.4 Dernier point en voile modèle les chutes sont d’avantage vrillées qu’en grandeur, cela donne plus de tolérance, c’est nécessaire du fait des fluctuations du vent plus importantes qu’en grandeur (lié à l’échelle), et de la difficulté à avoir un réglage optimal. Nous sommes éloignés du plan de voilure, et ne pouvons jouer sur tous les réglages en navigation. Le meilleur réglage sera en voile modèle le plus polyvalent pour les différentes conditions rencontrées lors de la navigation. Et nous serons passé par toute les allures (prés, bon plein, travers, ¾ arrière, vent arrière), et type de condition !!!
Le vrillage de la chute permet au filet d’air de mieux raccrocher le flux laminaire notamment de haut en bas, et de bas en haut.
Pas simple à expliquer ici en qq mots, vous n’avez qu’à aller lire non d’une pipe, c’est dit et expliqué dix fois mieux avec croquis qui vont bien. Pour ceux qui font de la voile depuis longtemps en grandeur, sachez que Monsieur CHERET met des mots, explique des choses que vous ressentiez depuis des années sur votre bateau sans vraiment pouvoir les traduire ou les décrire, vous les ressentiez tout simplement. Vous verrez ça fait du bien d’être compris J J J !!!!
Pour les deux voiles, la chute doit favoriser l’écoulement laminaire des deux cotés (intrados/extrados), pour ce elle doit être ni trop fermé, ça stoppe le bateau ; ni trop ouverte ça perd de la puissance excepté si vous êtes en surpuissance, faites dégueuler dans ce cas… ! La chute pas vous !
C’est probablement un des points les plus difficiles à bien évaluer car il se fait principalement à l’œil, et les deux chutes (voile d’avant, et GV) doivent s’accorder harmonieusement comme il est d’usage de dire!
Je sais pas si ta théorie est pertinente chui pas assez calé....par contre pour la mise en pratique Wahouuu!! Un système qui modifierait le creux (de la bordure je suppose?) pendant la navigation, sacré binnzz a mettre en place!!:22: